Le(a) pervers(e) narcissique

Qu’est ce qu’un(e) pervers(e) narcissique et comment peut-on les identifier ? C’est ce que nous allons découvrir à travers cet article.

La personne perverse narcissique a un trouble de la personnalité narcissique, c’est à dire qu’elle va rechercher à se valoriser en rabaissant les autres. C’est une personne extrêmement susceptible, qui est incapable de prendre la moindre remarque sur elle-même sans contre attaquer ou se défendre. Le terme pervers a une connotation de perversité morale, le PN exploite l’autre et le dévalorise pour valoriser son narcissique défaillant. Cela peut être un homme ou une femme, ce sont de vrais prédateurs. Le trouble de la personnalité narcissique est devenu l’un des plus grands sujets au sein de notre société actuelle.

Qu’est ce que la perversion narcissique ?

Le terme perversion narcissique a été théorisée en 1986 par Jean-Claude RACAMIER, psychanalyste, qui en a révélé l’existence et décrit le fonctionnement. La perversion narcissique désigne une pathologie relationnelle qui consiste en une survalorisation de soi-même aux dépens d’autrui. Le pervers narcissique est tellement centré sur lui-même qu’il est incapable d’empathie. C’est un sujet égocentré, incapable de prendre en compte les désirs de l’autre et ce qui l’anime. En cela, il est toxique car il a de la jouissance à faire souffrir l’autre, c’est-à-dire, qu’il ressent son pouvoir et sa puissance dans le fait d’instrumentaliser l’autre et le considérer comme un objet.

Comment fonctionne un pervers narcissique ?

Il existe différents degrés dans la perversité, ce qui est rend le pervers narcissique dangereux est qu’il avance « masqué » : il porte le masque de la « séduction » en donnant l’illusion à sa proie l’image que celle-ci souhaite rencontrer. Il porte également le masque de la « normalité », le pervers narcissique apparait comme étant « normal », sympa et agréable en société. De ce fait, il est difficile à repérer et la victime du PN se remet souvent en question. Le PN fait de gros dégâts psychologiques autour de lui. Il souffle le chaud et le froid rendant sa proie incapable de prendre une décision. Il peut se montrer très froid et distant pour manipuler, puis tendre et remplit d’attention pour garder la victime sous son emprise.

Devenue une expression à la mode, il est important aujourd’hui de ne pas généraliser le terme « pervers narcissique ». Tous les manipulateurs ne sont pas des pervers narcissiques. Ce dernier fait ressentir à sa proie de la honte et de la culpabilité. Il ment tout le temps et a vraiment pour but de prendre le pouvoir sur l’autre pour l’asservir et le dominer.

Quel est le profil d’un PN ?

Un pervers narcissique est une personne qui est dans la séduction permanente avec l’extérieur, il a besoin de vivre avec l’image qu’il renvoie. Il vient chercher chez sa proie tout ce qu’il n’a pas chez lui. Il détruit sa victime à petit feu, cette dernière perd sa joie de vivre, doute d’elle-même et n’a plus de spontanéité. La plus grande peur du PN est d’être démasqué. S’il a le sentiment de l’être, il pourra redoubler de colère, voir même de violence. Il existe différents niveaux de manipulation et de perversité. Des personnes peuvent être des manipulateurs destructeurs. Ces derniers sont extrêmement dangereux. Ils sont toxiques et altèrent la joie de vivre de l’autre et ses désirs.

Le PN utilise l’identification projective , il rend l’autre coupable à sa place : quand il dit « tu es », il faut entendre :  » je suis ». Il utilise la faille narcissique de l’autre en s’infiltrant dedans. Il tisse sa toile. Généralement, le PN entretient une communication floue en changeant souvent d’opinions ou en racontant des mensonges. Il éprouve de la jalousie, n’avoue pas ses torts et n’assume pas ses actes. Il est en quête continuel de reconnaissance . Il peut avoir plusieurs visages, il peut se montrer sympathique, social et agréable, puis soudain manipulateur, sarcastique, critique et cassant. Il possède certaines qualités qu’il utilise pour mieux manipuler ses victimes, il sait l’influence qu’il exerce sur les autres, mais pas forcément le mal qu’il fait. Une victime d’un PN ressent généralement de la culpabilité et se sent dévalorisée. Elle sent aussi qu’elle doit faire attention à tout ce qu’elle dit et à tout ce qu’elle fait pour ne pas le contrarier. Il est difficile de faire raisonner ou changer un pervers narcissique du fait de son sentiment de toute puissance. Le PN avance « masqué » mais il y a forcément un moment dans la relation où la situation bascule.

Il est difficile de déterminer les causes de ce trouble, il est souvent établit qu’une enfance dysfonctionnelle avec des carences affectives et des comportements parentaux excessifs peuvent le déclencher. Le pervers narcissique est avant tout une personne en souffrance, qui se nourrit de l’autre pour se sentir mieux.

Comment est-ce que le PN procède ?

On distingue 3 phases :

  1. La phase dite de séduction : le pervers narcissique va correspondre en tout point aux attentes de la victime. Au démarrage de la relation, il va donner la sensation qu’il la comprend, qu’il va répondre à ses besoins fondamentaux. Le PN peut être un conjoint, un collègue ou parfois un parent. Puis, progressivement, il va retirer ce qu’il a donné en « amuse-bouche » au début de la relation.
  2. La phase de ferrage ou la phase de l’emprise : le pervers narcissique va isoler sa victime. Il y a déjà eu quelques signes d’alertes avant cette phase. La relation d’emprise va commencer. Le PN va faire croire que si la victime ne reçoit plus toutes ces choses qui étaient agréables au démarrage de la relation, c’est de sa faute à elle. Il va commencer à être dans la critique et dans le mensonge.
  3. La phase de la domination : Le PN va prendre le pouvoir sur la personne et la dominer. Il va faire cela en essayant de la « décérébrer », c’est-à-dire, en la bousculant dans sa pensée, en ne lui donnant aucun repos. La victime ne va pas avoir la possibilité de prendre du recul sur la situation et sera incapable de savoir ce qu’elle veut. Elle pourra même ne plus se reconnaitre elle-même. Le PN trouble l’émotion, il a des humeurs changeantes, rendant sa proie complètement perdue. Elle est en permanence sous stress et commence à accepter des choses inacceptables (par exemple: des critiques sévères devant les autres, des réflexions cinglantes sur son comportement, etc.) On retrouve de la violence verbale gratuite ainsi que des colères fulgurantes et soudaines.

Qui peut devenir la proie d’un PN ?

Cela peut être tout le monde. Il n’y a pas de profil type « victime », le PN a des intuitions pour trouver sa proie. Néanmoins, elle va posséder une richesse que le PN jalouse ou envie. Cela peut être une richesse matérielle, intellectuelle, émotionnelle, sociale. Ce sont généralement des personnes qui ont une faille du type peur de l’abandon ou qui ont des carences affectives. On retrouve aussi des histoires d’abus durant l’enfance, physiques, psychologiques ou émotionnelles. Ce sont souvent des personnes qui ont un très fort besoin d’être aimées, qui manquent de confiance en elle et qui sont la plupart du temps convaincues de ne pas être digne d’amour. Elles sont souvent alors prêtes à faire des efforts démesurés pour que l’on continue à les aimer, jusqu’à accepter de manière irraisonnable ou en tout cas, plus qu’il ne faudrait, les critiques et les dévalorisations dont les PN font preuves avec elles. Les pervers narcissiques parviennent à les repérer très rapidement. La plupart du temps, les victimes rencontrent les pervers narcissiques au moment où elles sont les plus fragiles (après un licenciement, un divorce, une deuil, une séparation, etc.) Les personnes sont souvent fragilisées par un événement ou une situation. Etant plus vulnérables, elles vont laisser entrer plus facilement le PN dans leur vie.

Une fois que les PN sont démasqués et reconnus par la victime, comment peut-elle faire pour les mettre à distance et sortir de cette relation toxique?

Comment s’en sortir ?

Il est difficile d’identifier cette relation toxique et d’avoir la possibilité ainsi que le courage de fuir. Néanmoins dès que cette prise de conscience est faite, il est vital de savoir s’en aller, pour « sauver sa peau », plutôt que de chercher à le « sauver » lui.

Les étapes pour s’en sortir :

  • La victime va réapprendre à penser par elle-même
  • Renouer avec des personnes dont elle était isolée
  • Affronter la honte ressentie d’avoir été sous l’emprise d’un PN
  • Ecouter ce que les autres renvoient de cette relation
  • Sortir de l’emprise
  • Fuir, divorcer
  • Retrouver le goût de soi = se reconstruire
  • Se faire accompagner par un professionnel

Si le PN a agit au sein du couple, il sera important que la victime sorte de cette dépendance et emprise affective. Elle devra mettre fin à cette relation et fuir. Afin de mettre à distance la relation avec un pervers narcissique, il est conseillé de ne pas s’étendre sur ses ressentis pour ne pas que le PN se réjouisse de cette situation et redoubler encore plus d’intensité en se servant de ces émotions. La victime doit parvenir à se couper de ses émotions lorsque la personne est là. Elle peut utiliser la technique de la contre manipulation qui consiste à employer des phrases courtes et floues, basées sur des faits et sans justifications pour montrer qu’il n’a plus d’emprise sur elle.

Pour éviter une relation toxique, la meilleure solution sera de se défaire de son emprise en mettant un terme à la relation.

2 commentaires sur « Le(a) pervers(e) narcissique »

    1. Pour développer un trouble de la personnalité narcissique ou de forts traits narcissiques, il faut généralement avoir été abusé ou négligé pendant l’enfance. En cela, les blessures d’attachement et relationnelles durant l’enfance dans lesquelles on retrouve du rejet, de l’injustice, de la trahison, de la non-considération, (parent narcissique, absent, cadre trop rigide, manque d’intérêt, … ), pourront installer chez un enfant, un sentiment d’insécurité. Ainsi, pour palier à ce manque de sécurité et s’adapter à son environnement défaillant, il pourra mettre des mécanismes de défense avec des traits narcissiques plus ou moins prononcés, pouvant potentiellement devenir pathologiques à l’âge adulte. L’individu pourra développer des croyances telles qu’il ne peut compter sur personne ou bien que les intentions de l’autre sont mauvaises, d’où l’installation d’un comportement manipulateur, froid, dénué d’empathie, contrôlant et rigide, de type pervers narcissique.

      Mais attention, tous les enfants ayant eu une blessure de trahison ou d’injustice ne développent pas un trouble de la personnalité narcissique. Il faut aussi prendre en compte ses ressources psychologiques, son caractère, son environnement et sa capacité de résilience. Un enfant qui trouve des appuis extérieurs sains pourra éventuellement guérir des blessures de ses blessures d’attachement, prendre conscience qu’il existe des relations de confiance et ainsi construire des relations apaisées avec l’autre.

      Si le sujet vous intéresse, je vous conseille de continuer vos lectures autour du traumatisme de trahison, des troubles de l’attachement, de la sécurité émotionnelle, sur la notion de résilience et sur la guérison de l’enfant intérieur.
      J’espère avoir pu répondre à votre question.
      Bonne continuation !

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